Tous les ans, l’on constate une anarchie totale et
systématique dans le commencement du jeûne du ramadan aussi bien que dans sa
rupture. Il est donc impératif de savoir ce que dit la Loi islamique sur cette
question et de rechercher la solution qui s’impose par rapport à ce problème
qui divise les musulmans. Cette anarchie est évitable car les preuves
textuelles de la charia définissent explicitement les modalités du début et de
la fin du jeûne.
En effet, le Messager de Dieu (SA‘WS)
dit : « Jeûnez et rompez le jeûne à la vision de la lune. Si les
conditions atmosphériques sont défavorables, alors jeûnez trente jours. »
(Rapporté par al-Boukhârî et Mouslim d’après ’Aboû-Hourayrah). Ce hadith
explique clairement, y compris à ceux qui sont fascinés par les calculs
astronomiques, que l’examen visuel de la nouvelle lune du ramadan doit avoir
lieu le vingt-neuf du mois de cha‘bân et que, en cas d’impossibilité de vision
de la lune, à cause du mauvais temps par exemple, le jeûne ne commence
qu’au-delà du trentième jour du mois de cha‘bân. Un autre hadith confirme cette
obligation : « Tandis que le Prophète (SA‘WS) se
trouvait à Médine, un bédouin vint le trouver alors que lui et ses Compagnons
n’observaient pas le jeûne ce jour-là. Le bédouin ayant affirmé avoir vu la
lune au cours de son voyage vers Médine, le Messager de Dieu (SA‘WS) lui
demanda : "Reconnais-tu qu’il n y a de divinité que Dieu et que je
suis son Messager ?" Le bédouin répondit : "Oui,
certes." Aussitôt, le Prophète (SA‘WS)
déclara : "Dieu est le plus grand ! [Le témoignage] d’un seul
musulman engage tous les autres". Alors il ordonna immédiatement aux
musulmans de jeûner. » En effet, l’ensemble des fidèles, quel que soit le pays
où ils se trouvent, vivent tous une partie commune de la nuit aussi courte soit
elle. C’est pourquoi l’argument de ceux qui estiment que la distance entre les
pays pose problème, prétextant qu’une vision locale n’est pas suffisante pour
d’autres régions, est totalement infondé. C’est pour cela aussi que le Messager
de Dieu (SA‘WS) souligne
dans le second hadith que la vision d’un seul musulman s'impose à tous les
autres. Ces preuves textuelles démontrent ainsi la voie
à suivre pour débuter le jeûne. Pourtant certains préfèrent mettre de côté
cette voie pour adopter les calculs astronomiques comme si les textes nous
laissaient le choix d’opter pour un autre moyen. Pourquoi donc ce problème
persiste-t-il d’année en année?
Ce désordre n’est que l’une des conséquences de
l’absence de l’État islamique qui gère toutes les affaires de la ‘Oummah.
Il faut savoir que la divergence sur le début du jeûne est un moyen, parmi
d’autres, dont usent les différents gouvernants du monde islamique, valets de
l’Occident, pour maintenir le statu quo, à savoir le maintien de la
division de la ‘Oummah islamique sous forme d’États-nations. Ainsi ces
gouvernants jouent-ils sans le moindre scrupule avec la Loi de Dieu ; car
les décisions nationales propres à chaque État concernant la vision de la lune,
visent, en vérité, à consacrer la division voulue et préservée par le
colonialisme. Un autre phénomène surprenant existe, notamment en France où de
nombreuses mosquées et groupes établissent le début du mois de Ramadan en
fonction de la vision locale de la lune comme si la ‘Oummah islamique se
limitait aux musulmans de France. Il est toujours surprenant d’observer ce
raisonnement au nom de l'unité des musulmans de France en ignorant la véritable
unité, celle de l'ensemble de la ‘Oummah islamique. Unité qui suppose de
commencer le jeûne ou le rompre à la vision de la lune en quelque lieu que ce
soit dans le monde islamique.
Cette divergence au sujet du jeûne, n’est qu’un problème parmi tant
d’autres que seul le Khalifat est capable de résoudre. Penser atteindre l'unité
sans cette autorité politique relève donc de l'utopie ou de l'ignorance. Car l’État
islamique est la condition sine qua non pour l’application intégrale de
l’islam à l’intérieur pour le bonheur des musulmans, la réunification de la
nation islamique et la propagation du Message à l’extérieur pour le bien des
autres peuples. En outre, le Khalifat est aussi un remède efficace contre la
médiocrité intellectuelle, la misère morale et l’indigence matérielle qui
gangrènent les musulmans d’aujourd’hui. Alors, que celui qui se soucie de la
situation des musulmans agisse en conséquence. Cela suppose de s’impliquer
politiquement afin de changer la situation déplorable dans laquelle se trouve
la ’Oummah islamique. D’autant plus que le Prophète (SA‘WS) nous annonce un
avenir radieux dont l’accomplissement incombe à tout musulman sincère: « Vous connaîtrez l’avènement de la Mission prophétique le
temps que Dieu voudra ; ensuite ce sera un Khalifat bien-guidé ; puis
viendra un pouvoir rigide ; par la suite, ce sera une dictature ;
enfin viendra un Khalifat qui suivra la voie tracée par la Mission prophétique. »
(Rapporté par ’Ahmad, dans al-Mousnad, tome 4, page 273).
L'équipe de la Pensée islamique
08/06/2015