Réaction sur l'attentat contre Charlie Hebdo

1. Il est inacceptable que les musulmans soient toujours mis en situation de culpabilité dès qu'un musulman est impliquée dans un acte pourtant condamné par l'islam comme le cas des attentats qui se sont récemment produits à Paris. Ceux qui essayent à tout prix de mettre les musulmans dans une situation de "vous êtes avec nous, ou contre nous", visent en réalité à cacher leur propre terrorisme, celui qui est beaucoup plus grand et systématique - le terrorisme d’État.

2. Tout ce discours du « nous sommes pour la liberté d’expression », dans ce contexte, signifie plutôt « nous sommes pour la liberté d’insulter ou d’offenser ». Ceci parce que le droit au débat civil sur les différentes idées et croyances n’est discutée par personne. Ce qui est discuté en réalité, est le droit aux insultes gratuites, qui sont faites pour ridiculiser et provoquer. Alors assez de se cacher derrière la bannière de la liberté d’expression. Les libéraux devraient clairement exprimer que ce qu’ils cherchent à atteindre, c’est la liberté d’insulter. Qu’ils aient le courage d’exprimer leur valeur ouvertement. 

3. « La liberté d’expression » est une position libérale. Elle n’est pas une valeur universelle et neutre. Elle est un outil de pouvoir utilisé de manière sélective. Quand les sacrés des musulmans sont dénigrés, il s’agit de nous donner des leçons de liberté d’expression. Mais si leurs sacrés, ou ceux de certaines communautés étaient attaqués, les auteurs feraient directement face à des sanctions pénales.

4. Nous ne devons pas tomber dans le piège face aux provocations des magazines comme Charlie Hebdo et nous engager dans des attaques d’autodéfense. Ces attaques seraient incorrectes, imprudentes et contre-productives. Elles seront utilisées comme prétexte pour justifier la diabolisation de l’islam, les politiques draconiennes ainsi que leur politique étrangère injuste. La méthodologie prophétique sur cette question, est que l’autorité politique légitime – le Khalifat – appliquera des mesures – juridiques, diplomatiques, économiques, militaire – afin de régler ce type de problèmes.

5. L’acceptation indifférente des insultes du Prophète (SA'WS) n’a aucune place en Islam. Nous ne sommes pas libéraux. Nous sommes musulmans. Comme tout le monde, nous avons nos propres lignes rouges. Pour nous, celles-ci sont définies par la révélation, non par nos passions et désires. Le Prophète (SA'WS) est une de nos lignes rouges et les insultes envers lui ne sont tout simplement pas tolérées par la Charia ; et les musulmans ont le devoir d’exprimer leur colère face à ces insultes. Toutefois, cette même Charia n’autorise à personne de s’ériger en justicier car seule l’autorité politique légitime – le Khalifat – est habilitée à prononcer la sanction légale appropriée après jugement des faits, comme ce fut le cas du temps du Prophète (SA'WS).

6. Certains activistes et « savants » se réfèrent à la période mecquoise pour justifier le fait de tout simplement ignorer les insultes du Prophète (SA'WS). Que ceux-là craignent Allah. Est-ce qu’ils prennent une partie de la révélation et délaissent une autre ? Ils connaissent la loi d’Allah par rapport à cette question et devraient clairement l’annoncer. Il y a un monde de différence entre ne pas informer de la loi telle qu’elle est, et en informer tout en expliquant pourquoi elle ne peut être appliquée dans la réalité actuelle et ce qu’il est nécessaire de réaliser – à savoir le rétablissement du Khalifat – avant de pouvoir appliquer cette loi.

7. L’idée qui se répète de plus en plus, selon laquelle ce type d’incident fait plus de mal aux musulmans et à l’islam qu’à ses adversaires est une absurdité. Il est clair que les auteurs de l’attaque sont non seulement une minorité, mais une minorité négligeable. Une portion si minuscule de gens ne peut jamais nuire à l’image d’une population entière. Cela nécessite un programme politiquement motivé : l’exagération des faits, l’obsession des médias, la réponse disproportionnée, la création et l’insistance sur des concepts islamophobes. Toutes ces actions visent à causer du tort à l’islam et aux musulmans par un agenda politique, soutenu par les médias, les intellectuels et les hommes politiques. Ainsi, lorsqu'ils demandent aux musulmans de condamner ces faits, cela sert directement cet agenda politique.

8. La suite est prévisible. Bien que les musulmans qui ont commis cet acte ne représentent pas l’islam, la plupart du temps, ce sera l’islam qui sera attaqué, comme jamais auparavant. Des attaques physiques et verbales vont avoir lieux contre les institutions et les individus musulmans. Les gouvernements vont exploiter cet évènement afin d’intervenir de plus en plus dans la communauté musulmane, en l’infiltrant par les services secrets visant également à détruire les liens et la confiance entre les musulmans. Les acteurs principaux – les médias, les compagnies multinationales, les politiques et leurs services secrets – sont le réel problème. Ils sont responsables de cette violence et de cette oppression, plus que tout autre groupe ou individu. C’est là que devrait se trouver la véritable cible de nos commentaires et de notre activisme.

Qu’Allah nous aide.


L'équipe de la Pensée islamique

16/01/2015